C’était un dimanche matin, le 15 décembre 2019; France Inter était en grève et diffusait son programme musical que j’écoutais distraitement en prenant mon petit déjeuner quand mon attention fut attirée par la voix de Jane Birkin qui chantait les Aquoibonistes. Les « à quoi bon » de cette ballade légère me ramenèrent vingt-quatre heures en arrière où je me trouvais à Brétigny sur Orge au salon du Livre et du Jeu, essayant d’amener les visiteurs à s’intéresser aux questions qu’aborde mon essai au titre et au sous-titre évocateurs puisque le premier est NEMESIS, la redoutable déesse du panthéon grec chargée de juger et punir les humains qui vivent dans le luxe ostentatoire, tandis que le second propose rien de moins que : Remettons le monde à l’endroit. L’objectif du sous-titre est évidemment ambitieux et mes interlocuteurs de passage sont nombreux à le faire remarquer sur un ton souvent désabusé. Malgré mon insistance à leur expliquer que le monde change constamment, que rien n’est figé et qu’il dépend aussi de chacun d’entre nous qu’il évolue dans un sens qui apporte plus de bien-être à tous, la réaction est souvent celle résignée d’un « aquoiboniste » : à quoi bon se battre, nous n’y pouvons rien, « ils » feront ce qu’« ils » veulent… A tous les « aquoibonistes » je voudrais encore rappeler cette pensée de Martin Luther King citée dans mon livre : « Un individu n’a pas commencé à vivre tant qu’il n’est pas parvenu à s’élever au-dessus de l’horizon de ses problèmes personnels jusqu’à la hauteur des problèmes plus larges de l’humanité tout entière ».