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La dernière facétie de Maître Hasard

La dernière facétie de Maître Hasard

« J’ai longtemps attendu et espéré l’émergence d’une conscience au sein du vaste Univers, je me suis souvent impatienté devant les activités brouillonnes de Maître Hasard, jusqu’à ce qu’apparaissent les prémices il y a quelques millions d’années d’une espèce qui a pu évoluer vers un être pensant, à la fois habile et perspicace, capable de se prémunir contre de nombreux dangers de l’existence et qui dispose des connaissances qui devraient lui permettre de préserver durablement son précieux cadre de vie. Bien sûr, cette espèce humaine pourra difficilement se mettre à l’abri d’une conjonction cosmique catastrophique comme celle qui mit fin au long règne des dinosaures, mais je n’imaginais pas que cette espèce puisse agir contre elle-même.

Je suis aujourd’hui non plus impatient, mais terriblement inquiet pour le futur proche de cette fragile humanité. Après l’avoir attendue pendant des milliards d’années avant qu’elle n’apparaisse enfin hier soir, j’ai peur de la voir disparaître dès demain matin ! Tout serait alors à recommencer.

Maître Hasard, est-il en votre pouvoir d’aider l’humanité à se sauver d’elle-même ou bien a-t-elle irrémédiablement pris son destin entre ses seules mains ? »

Ainsi s’exprime l’Architecte de tous les mondes en conclusion du premier chapitre de mon essai, « Un conte cosmique ».

Lorsque j’ai commencé à écrire ce livre en 2012, j’avais acquis la conviction que le rôle du hasard était devenu très marginal dans l’évolution de la vie sur notre planète, et tout particulièrement dans celle de l’être humain. Depuis, chaque jour qui passe me renforce dans cette idée d’ailleurs largement partagée.

En effet, ce n’est pas l’intervention inattendue d’extra-terrestres qui a créé les conditions ayant permis le développement sans précédent de la mondialisation et ce qui semble être son aboutissement ultime, la globalisation (je n’entrerai pas ici dans des développements que je ne maîtriserais pas sur l’acception qu’il convient de donner à ces deux termes qu’utilisent les francophones, sachant que les anglophones n’utilisent que le terme « globalization »). Ce ne sont pas non plus des Martiens qui ont apporté aux Terriens la technologie qui nous permet de modeler les paysages, de puiser les ressources naturelles dans les grandes profondeurs de la croûte terrestre, de polluer à grande échelle l’air, l’eau et les sols, et pour finir, de provoquer la sixième extinction d’espèces végétales et animales dans l’histoire de la vie sur cette planète.

Alors l’action des humains est-elle en train de produire des effets aussi catastrophiques que la météorite géante ou les éruptions volcaniques intenses qui auraient provoqué la cinquième extinction, notamment celle des dinosaures, au Crétacé-tertiaire ? On en prend hélas le chemin, et cette fois ce n’est pas le hasard ou la malchance qui nous frappe, c’est bien notre action délibérée qui détruit notre biotope.

Cela m’amène donc à jeter un pont entre la voie dangereuse dans laquelle s’est engagée l’humanité et l’apparition de ce virus qui provoque un arrêt brutal de nombreuses activités humaines, à commencer par celles qui produisent les effets les plus dommageables pour le climat et la santé avec la mise en sommeil de pans entiers de l’industrie, la réduction des circulations routière et aérienne à une fraction de ce qu’elles étaient avant la crise, et à une baisse de notre consommation de produits non essentiels qu’induisent les mesures de confinement (pour le moment, le trafic maritime semble peu impacté).

Je ne voudrais pas tomber dans des considérations irrationnelles sur l’apparition du Covid-19, mais il est tentant de penser qu’au fond, l’Architecte de tous les mondes aurait été cette fois entendu par Maître Hasard ! Puisqu’en effet, les humains se révèlent finalement incapables de maîtriser leur destin, alors leur envoyer ce virus infernal qui met un terme à leurs pires excès pour un certain temps, celui du confinement, les conduira peut-être à les modérer sur le plus long terme et à « remettre le monde à l’endroit » pour de bon. Mais il faudra aussi que Némésis s’en mêle car il ne faut pas culpabiliser la totalité des 7,8 milliards d’humains, mais d’abord la minorité qui dispose actuellement de tous les pouvoirs et qui nous entraîne vers le désastre ; cette minorité-là, il faudra bien d’une manière ou d’une autre la juger et la punir ou, a minima, l’empêcher de poursuivre son projet dévastateur porté par l’idéologie néolibérale…

            Bertrand

« Le temps retrouvé »

« Le temps retrouvé »

Celles et ceux qui ont eu le privilège de lire mon essai auront remarqué que la question du temps y est abordée à plusieurs reprises, aussi bien dans le « Conte cosmique » par lequel commence le livre, que dans le chapitre consacré au bien-être, et naturellement dans deux parties du dernier chapitre où il est précisément question du « temps retrouvé » et des retraites.

Les évènements que nous vivons, décidément très inspirants, m’amènent sans surprise à revenir sur ce sujet central de nos existences. Mais je voudrais auparavant, respectant en cela les habitudes prises depuis quelques semaines, vous donner à lire ou à relire un extrait du « temps retrouvé » :

Quoi de plus immatériel que cette notion ? Le temps n’a ni couleur, ni odeur, ni forme, il est totalement impalpable, mais il est omniprésent ; nul endroit où aller pour y échapper. Nous sommes immergés dans le temps tout comme nous le sommes dans l’espace, cette autre abstraction qui ne peut se concevoir que par rapport à la matière et aux objets qui y sont présents. Pour un astronaute en apesanteur qui fermerait les yeux au cours d’une sortie extra véhiculaire, la notion d’espace deviendrait une pure abstraction. Comme pour le temps, où que nous allions, l’espace de l’Univers tout entier reste autour de nous, sans limites, sans frontières. Ainsi, l’espace et le temps nous défient constamment parce qu’ils sont l’un et l’autre infinis, mais nous sommes condamnés à ne parcourir qu’une portion infime de l’un et l’autre au cours de nos vies. C’est pourquoi nous avons soif d’explorer des espaces de plus en plus grands et de bénéficier d’une part de temps la plus longue possible, mais nos vies resteront des éclairs de temps pendant lesquels nous ne ferons que des sauts de puce ! Pas étonnant alors que nous ayons une perception aussi aiguë de l’importance de ce temps abstrait et que nous ayons cherché depuis des millénaires à en donner des représentations concrètes et de le mesurer, représentations visuelles avec les calendriers, les cadrans solaires, les horloges et les montres, ou sonores avec les cloches de nos églises et autres carillons.     

Autant dire que notre temps, c’est-à-dire celui de notre vie, revêt une importance primordiale devant tout autre considération. Que serait notre vie si nous en disposions à volonté et si nous avions entière liberté de l’employer à notre guise ? Les conséquences sur nos vies induites par l’irruption du sinistre Covid-19 nous forcent à réfléchir sur la manière dont nous pourrions utiliser notre si précieux temps dans un autre monde, pas celui d’une société focalisée sur la productivité, l’efficacité, le profit et la consommation à outrance et qui nous impose de vivre constamment avec l’œil sur la montre, pas celui non plus du confinement forcé de millions de gens qui semblent désemparés devant cette situation inédite qui leur laisse soudainement plein de temps disponible et dont certains ne savent quoi faire ! Non, l’autre monde ne serait ni l’une, ni l’autre de ces deux situations ; d’ailleurs, n’est-il pas étrange que la plus grande part du bénéfice que l’on pourrait tirer de tout ce temps libre soit compromise par l’obligation de rester confiné chez soi, autrement dit que ce temps « libre » ressemble étrangement à celui dont « bénéficient » les pensionnaires de Fleury-Mérogis ?

Pourtant, malgré le confinement, cette manne de temps qui se comptera en semaines, voire en mois, va peut-être conduire nombre d’entre nous à s’interroger sur la manière dont nous « consommons » notre temps de vie. Quelles sont les proportions de temps que nous aimerions pouvoir accorder aux activités professionnelles, domestiques, sportives, associatives, mais aussi la part qui pourrait être consacrée au développement et au maintien de relations familiales harmonieuses ? Sans aucun doute, il y aura autant de réponses différentes que de situations individuelles. Mais il est également hautement probable que les personnes qui ont trouvé un équilibre satisfaisant entre ces activités soient très peu nombreuses. Prenons un seul exemple : des centaines de millions de personnes par le monde peuvent passer chaque jour deux heures ou plus dans leurs trajets domicile-travail ; combien d’entre elles apprécient ce temps perdu dans des transports en commun inconfortables ou dans les embouteillages ? J’ai personnellement connu cette situation pendant de longues années, mais j’ai également eu la chance de pouvoir expérimenter le confort extrême d’un trajet domicile-travail que je pouvais parcourir à pied en moins de quinze minutes et de vivre ainsi pendant plus de cinq ans sans voiture ! Tout ce temps retrouvé s’est traduit par une amélioration sensible de ma qualité de vie, avec moins de fatigue et de stress, et la liberté incomparable de n’avoir à compter sur rien, ni personne d’autre que moi-même pour aller et venir au quotidien.

L’un des facteurs les plus emblématiques du progrès humain a résidé en effet dans l’augmentation constante du temps libre au cours du siècle dernier. Toutefois, il ne suffit pas de libérer du temps, il faut aussi avoir réfléchi à ce que l’on peut en faire. Les situations dans lesquelles cette impréparation se manifeste sont nombreuses.

Il y a bien sûr cette vague de temps libre très insolite qu’expérimentent les confinés du Codiv-19 et qui leur impose de trouver en urgence de nouveaux emplois du temps ; paradoxalement, ces circonstances montrent que les plus défavorisés aux conditions de logement exiguës et inconfortables ne peuvent même pas bénéficier de ce qui est pour les autres une opportunité de réinventer une vie privée plus intense ; bien au contraire, ce « cadeau » de temps est vécu par les gens les plus modestes comme une nouvelle source de tensions pouvant conduire à des violences au sein de leur famille. Le progrès associé à l’augmentation du temps libre ne peut donc se réaliser pleinement que s’il s’accompagne d’une élévation du niveau de vie pour tous.

Dans un contexte très différent, on se rappellera que les congés payés accordés par le Front populaire en 1936 ont représenté pour leurs bénéficiaires une situation sans précédent à laquelle ils n’étaient pas préparés. L’utilisation de ces deux semaines de liberté se fera dans l’improvisation la première année, mais dès 1937, les nouveaux vacanciers commenceront à s’organiser, certains prévoyant un petit budget pour aller par exemple à la mer ou à la montagne. Espérons que le Covid-19 et ses avatars ne s’installeront pas aussi durablement que les congés payés !

Enfin, un dernier exemple illustrant le manque de préparation de certaines personnes qui se retrouvent soudain avec une disponibilité totale de leur temps du jour où elles entament leur retraite professionnelle. Là encore, le progrès humain rendu possible par ce temps libre ne peut porter tous ses fruits que s’il est associé à un projet qui donne un sens particulier à cette nouvelle étape de la vie.

Pour conclure ce long billet, réaffirmons que notre séjour sur la maison Terre est court ; nous devons donc veiller constamment à ce que l’on fait de notre temps et à ce qu’en font certains qui cherchent parfois à nous le voler ou nous incitent à le gaspiller…

Bertrand

De la mondialisation

De la mondialisation

Léo Charles, maître de conférence en économie à l’université de Rennes 2, ayant diffusé pour les membres d’ATTAC une note rédigée pour les Économistes atterrés sur la mondialisation néolibérale, cela m’a incité à reprendre certaines analyses déjà présentées dans mon essai. Je précise que je partage les points de vue exprimés dans cette note que je ne peux malheureusement pas inclure dans ce blog sans accord de son auteur.

Je rappelle que mon essai aborde sous des angles parfois insolites un ensemble de questions qui ont une importance majeure pour nos sociétés, mais qui ne sont pas des angles que pourraient envisager des spécialistes, car je ne suis ni économiste, ni sociologue, ni écologue, ni philosophe, ni …, ni… autant dire presque rien… De ce fait, mon discours est construit sur un vocabulaire accessible au plus grand nombre dans le but d’apporter ma modeste pierre à une forme d’éducation populaire. Pour prendre un exemple, je ne considère pas comme acquis que mes lecteurs aient une idée précise ou même une idée tout court de ce que sont le GATT et son avatar, l’OMC. Il m’a donc d’abord fallu en parler avant de montrer comment cet instrument juridique, qui donne la primauté quasi absolue au droit commercial sur tous les autres, a pu ouvrir un boulevard royal aux affairistes de tout bord pour engager massivement l’exploitation des ressources naturelles et du potentiel humain à partir des années 1980.

Je ne vais pas reprendre ici toutes les réflexions de mon livre qui concernent plus spécifiquement la mondialisation. Je voudrais simplement souligner trois points qui me paraissent fondamentaux :

  1. Tout d’abord, rappelons, n’en déplaise à Montesquieu, que le commerce n’adoucit pas les mœurs : si les riches Européens ont changé leurs habitudes détestables et n’ont pas déclenché de guerre mondiale depuis 75 ans, en revanche des guerres régionales auront fait des millions de victimes dans les pays pauvres, entraînant des déplacements massifs de populations civiles, sans parler des génocides qui ont eu lieu en Afrique (Biafra, Rwanda) et de toutes les violences qui accompagnent la misère de centaines de millions d’êtres humains. Notons au passage que notre baron de la Brède et de Montesquieu faisait preuve d’une certaine cécité sur les vertus pacificatrices du commerce quand on sait que le XVIIIème siècle a vu la mise en place du commerce triangulaire des noirs achetés à vil prix en Afrique pour les échanger dans les colonies d’outre-Atlantique contre des produits qui seront ensuite commercialisés en Europe pour le plus grand profit des marchands d’esclaves.
  • Ensuite, comme on vient de le voir, il s’est trouvé de tout temps parmi les humains un certain nombre d’individus, minoritaires, mais déterminés à tout faire pour conquérir le pouvoir et/ou amasser des fortunes. On aurait pu imaginer que ces personnages possèdent le sens de la compétition loyale, acceptant sportivement que le meilleur gagne et qu’ils respectent un certain nombre de principes qu’aurait pu leur inspirer la règle d’or des religions monothéistes : « ne fait pas à ton prochain ce que tu ne voudrais pas qu’on te fasse ». Bien sûr, ce beau principe est le plus souvent resté lettre morte et non seulement les Alliés vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale n’en n’ont pas tenu compte, mais ils ont imaginé ce que nous connaissons aujourd’hui en organisant le commerce mondial autour des principes du GATT qui ne faisaient aucun cas des droits humains, sociaux et du travail ; quant aux préoccupations sur l’environnement et sur la finitude des ressources naturelles, elles étaient alors totalement inexistantes. La mondialisation fondée sur l’exploitation des ressources coloniales s’étant rapidement éteinte dans les années soixante avec la reconnaissance du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, les accords du GATT sont arrivés à point nommé pour entreprendre une autre mondialisation fondée sur le libre commerce, entreprise devenue d’autant plus aisée que les performances des moyens de communication maritime, aérien et routier ne cessaient de s’améliorer, rendant le transport des marchandises de plus en plus fluide, rapide, sûr et bon marché. Puis, lorsqu’à l’aube des années 80 la Chine a proposé ses capacités de production excédentaires aux entreprises des pays occidentaux et que les TIC se sont étendues au monde entier, tout était en place pour que la division internationale du travail se développe à un degré extravagant et que les profits s’envolent, tandis que les inégalités de revenus se creusaient comme jamais.
  • Comment « remettre le monde à l’endroit » si le cadre institutionnel dans lequel s’est développée cette mondialisation ne change pas ? Réformer l’OMC ne suffira pas puisque le multilatéralisme qu’il a mis en place est peu à peu supplanté par des accords bilatéraux, les ALE, qui se développent tous azimuts, notamment entre l’UE et des pays tiers. Et ce ne sont pas les quelques dispositions peu ou pas contraignantes de ces accords sur le droit du travail, les questions sanitaires ou la protection de l’environnement qui vont modérer la folle intensité des échanges. Au tournant de la crise du Covid-19, ne faudrait-il pas qu’un moratoire sur ces nouveaux accords soit décidé de manière à négocier l’extension des MNT (Mesures Non Tarifaires) à de nouveaux domaines comme l’obligation de respecter les droits humains, de ratifier et mettre en œuvre les conventions de l’OIT, d’offrir une couverture santé aux employés, de verser des salaires permettant de vivre dignement et enfin de respecter des normes environnementales strictes ? Cela aurait évidemment pour effet de réduire considérablement l’écart qui existe actuellement entre les coûts de production des pays-usines d’Asie et ceux des pays de l’OCDE, ce qui favoriserait le rapatriement de nombre d’industries et conduirait à terme à ce que la division du travail ne soit plus fondée sur le seul avantage comparatif, credo de l’OMC, mais sur une plus grande autonomie des grandes régions du monde qui n’échangeraient entre elles que des productions complémentaires, sachant que la libre concurrence pourrait s’exercer de façon loyale au sein de ces régions grâce à des dispositions fiscales, sociales et environnementales qui auraient été harmonisées au mieux. Seule la libre circulation des savoirs et des savoir-faire serait encouragée et protégée, notamment dans des domaines aussi critiques pour le bien-être des humains que la recherche médicale et la production de médicaments. 

Pour conclure, je reprendrai cet extrait de la conclusion de mon essai :

Pour tendre vers l’harmonie, le développement humain doit intégrer un grand nombre de distinctions culturelles et sociétales qui colorent les pays et les régions de la planète, ce que ne fait pas la société globale que les pouvoirs en place et le monde marchand essaient de promouvoir et d’installer.

Bertrand THEBAULT

Pyromane et lanceur d’alerte

Pyromane et lanceur d’alerte

En 2015, Bill Gates, le milliardaire fondateur de Microsoft, avait annoncé dans une intervention publique que les conditions étaient remplies pour que puisse se développer une catastrophe sanitaire au niveau mondial à partir d’un virus contre lequel on ne saurait trouver rapidement ni traitement curatif, ni vaccin. Certains ont cru devoir saluer la clairvoyance de ce monsieur !

J’aimerais la relativiser en rappelant que Bill Gates est aussi l’un des acteurs majeurs de la mondialisation, c’est à dire de la division internationale du travail poussée à l’extrême et qui nous prive aujourd’hui des ressources indispensables pour affronter la pandémie dans de meilleures conditions. Il est effectivement bien placé en tant que pyromane pour nous expliquer par avance quelle sorte de dégâts va provoquer l’incendie qu’il a contribué à allumer et qu’il attise sans relâche, ce qui donne à son discours un côté assez pervers.

Écoutez-le quand même :

Bertrand

Roman noir

Roman noir

La nuit, lorsque le sommeil se fait attendre, notre imagination vagabonde et peut partir dans toutes sortes de directions plus ou moins délirantes. Mais il arrive aussi que naissent des réflexions nouvelles, fertiles et assez raisonnables pour que l’on décide le matin au réveil de les reprendre, les enrichir et les structurer en se mettant au clavier comme je le fais dans cette nouvelle matinée de confinement « coronavirus ».

Les catastrophistes et augures de l’effondrement de la civilisation humaine sont devenus très à la mode depuis que les scientifiques nous alertent sur les conséquences et l’évolution possible du dérèglement climatique. Il y a encore six mois, si certains d’entre eux nous avaient prédit qu’en 2019, au commencement de l’hiver, surgirait un virus dans la Chine lointaine, qu’il se répandrait en quelques mois à la planète entière, et que nous, Français, verrions l’une de nos libertés fondamentales, celle d’aller et venir, de rencontrer qui l’on veut, de simplement sortir de chez soi, de flâner dans un parc ou le long d’une plage, et encore de marcher dans une forêt ou dans la montagne, que cette liberté de se déplacer nous serait donc supprimée pour éviter la propagation du virus, alors nous aurions pensé qu’un tel scénario ne pouvait avoir un semblant de crédibilité et relevait de l’imagination fantasmagorique d’un auteur de roman noir.

D’ailleurs, certains auteurs ne se sont pas privés de décrire de telles situations, mais une fois de plus, la réalité est venue brusquement surpasser l’imagination des prophètes de l’apocalypse ou des scénaristes les plus fantasques. J’ai donc moi-même échafaudé au cours de ma nuit de sommeil discontinu un scénario dont je laisse au lecteur le soin d’évaluer le niveau d’invraisemblance maintenant que nous sommes « enfermés » dans la situation totalement inédite du Covid-19 !

Celles et ceux qui ont eu la chance de pouvoir lire mon essai savent que j’ai consacré un chapitre entier à démystifier l’énergie nucléaire tout en rappelant ses dangers extrêmes et sans équivalent, à l’exception de cette similitude entre le virus et la radioactivité : l’un et l’autre sont insaisissables, invisibles et sournois, laissant chacun d’entre nous dans l’incertitude de la contagion ou des effets des retombées radioactives sur notre santé.

Cette similitude m’a amené à penser aux personnes qui sont en charge du bon fonctionnement de nos installations nucléaires et c’est à partir de ce point que mon imagination est entrée en effervescence !

Nous sommes parfaitement conscients que des activités sont essentielles à la préservation de l’existence même de notre population, ce qui implique que les personnels œuvrant dans certains secteurs ne peuvent pas tous cesser le travail et se confiner chez eux. Il y a bien sûr les personnels de santé, héroïques parce qu’au contact direct des patients infectés par le virus, mais aussi toutes les professions qui permettent de produire, acheminer et distribuer l’indispensable alimentation. Nous connaissons aussi l’importance de l’énergie pour la satisfaction de nos besoins : le carburant pour les véhicules routiers encore autorisés à circuler, le gaz pour chauffer nos logements ou cuire nos aliments, et puis l’énergie électrique sans laquelle notre civilisation disparaîtrait tellement cette forme d’énergie est présente dans tous les interstices de notre vie et de notre environnement technologique. Là aussi, l’électricité est souvent indispensable pour la cuisson de nos aliments, le chauffage et l’éclairage de nos locaux, mais aussi pour communiquer sous diverses formes, pour rester informés, pour la production de denrées essentielles, sans oublier le secteur ultra-sensible des établissements de santé qui ne peut s’en passer!

Or, plus de 70% de cette énergie électrique est d’origine nucléaire dans notre pays. Ce qui implique que les personnels de ce secteur, qui emploie plus de 200 000 salariés, soient disponibles pour en assurer le fonctionnement continu dans le respect des mesures de sécurité les plus exigeantes, notamment dans les centrales nucléaires. Difficile dans ces conditions que les employés du nucléaire puissent exercer leur droit de retrait, mais qu’adviendrait-il si la contamination du virus réduisait le nombre de personnels valides en-dessous d’un seuil critique ne permettant plus de maintenir une centrale en fonctionnement ? Sans doute pourrait-on arrêter quelques réacteurs compte tenu de la baisse de consommation due à la mise en sommeil de nombreux secteurs d’activité, en France comme chez nos voisins européens à qui nous vendons de l’électricité. Mais au-delà de cette possibilité, ne serait-on pas tenté de faire fonctionner nos centrales ou centres de production de combustible nucléaire avec des effectifs réduits, ce qui ne manquerait pas de compromettre la sécurité de ces installations ?

Parvenu à un tel niveau de criticité, l’apocalypse pourrait survenir. Pour frapper encore plus l’imagination, si j’étais l’auteur d’une fiction tentant de décrire une situation particulièrement cauchemardesque, j’envisagerais un accident majeur type Tchernobyl, classé niveau 7 dans l’échelle INES (International Nuclear Event Scale) survenant dans la centrale de Nogent-sur-Seine située à 110 km au sud-est de Paris. A l’heure où j’écris ces lignes, les vents dans la région parisienne et dans le département de l’Aube où se trouve la centrale présentent un régime d’est qui ne manquerait pas de provoquer sur l’Ile de France des retombées radioactives considérables. Que se passerait-il alors ? Je laisse le soin à l’auteur éventuel du récit d’apocalypse consécutif à cet accident d’imaginer le scénario, mais il pourrait aller jusqu’à une peur panique des habitants de la région parisienne fuyant vers le sud de la France les radiations potentiellement mortelles, le plus loin possible du lieu de la catastrophe. N’a-t-on pas vu d’ores et déjà ce phénomène avec le coronavirus, avec nombre de résidents de la région Ile de France partis, pour ceux qui le pouvaient, se réfugier qui auprès de la famille proche en province, qui dans une maison de campagne, et ce, à la veille du confinement annoncé ! Qu’une centrale nucléaire puisse ainsi menacer une région de 13 millions d’habitants qui est le poumon économique et le centre de pouvoir de toute la nation paraît un risque inconsidéré, bien que relativement improbable, en temps normal, mais il pourrait devenir un risque élevé et fatal pour le pays tout entier dans les circonstances insolites de la pandémie du coronavirus…

Un article des Échos du 10 mars fait état de trois cas de personnels touchés par le Covid-19 dans les centrales de Fessenheim (Haut-Rhin), de Cattenom (Moselle) et de Belleville (Cher). Nous sommes le 21 mars, combien de nouveaux cas ont-ils été identifiés depuis le 10 mars ?

Pour tenir ma promesse faite il y a quelques mois, je vous livre un petit extrait de la page 170 en fin du chapitre III « Faut-il vivre dangereusement ? » :

« Peut-on envisager que notre village, notre ville, notre patrimoine historique et toute la nature qui les entoure soient désertés et abandonnés pour une durée indéterminée ? Est-il concevable que des centaines de milliers de personnes vivent une débâcle sans espoir de retour, déplacées du jour au lendemain à l’intérieur de leur propre pays pour fuir un ennemi d’autant plus redoutable qu’il est invisible ? »

 Chères lectrices, chers lecteurs, prenez soin de vous et n’oubliez pas que NEMESIS Remettons le monde à l’endroit est également disponible en version numérique à 9,99 €, pas 10 €, non, 9,99 € !

Bertrand

Responsables

Responsables

Une amie m’a fait parvenir hier un texte émanant de Raffaele Morelli, psychiatre et psychothérapeute italien, auteur de nombreux ouvrages. Comme vous le verrez (je vous livre ce texte en fin de mon billet), le docteur Morelli dit certaines choses qui ne font pas débat, hormis le fait qu’il nous laisse entendre que le cosmos serait un être pensant ayant entrepris avec le coronavirus de remettre en ordre le monde chaotique dans lequel nous vivons ; mais j’aurais mauvaise grâce à lui reprocher cette volonté supposée du cosmos à corriger nos excès quand j’ai moi-même mis en scène Maître Hasard dans le « conte cosmique » qui ouvre mon essai !

En revanche, je ne peux pas partager la conclusion de son propos. Il demande d’arrêter « la chasse aux sorcières » et de ne pas chercher les responsables du désastre actuel ! C’est une plaisanterie! Comme s’il ne fallait pas chercher, identifier et juger les pyromanes qui auraient mis le feu à une forêt ! Je n’arrive pas à comprendre comment il est possible qu’un monsieur dont le métier est d’aider les autres à réfléchir puisse écrire de telles inepties. Et c’est d’autant plus incompréhensible que les responsables sont tous parfaitement identifiés ; d’ailleurs, ils sont tellement décomplexés qu’ils se font connaître eux-mêmes et affichent leur luxe ostentatoire à grands renforts de supports médiatiques. Dans Némésis, j’avais évoqué le cas de Lakshmi Mittal qui, en 2004, avait dépensé 90 millions de dollars pour le mariage de sa fille au château de Versailles, exemple suivi plus tard par Carlos Ghosn ; celui-là, les Japonais ont tenté de lui faire rendre gorge, mais avec un succès mitigé. Pour connaître les noms des autres prédateurs de la planète, il suffit de consulter le classement Forbes des plus grandes fortunes. Ce sont eux et leurs complices du monde politique qui ont construit le monde insensé dans lequel a surgi le Covid-19, les peuples n’ayant guère eu d’autre choix que de les suivre dans cette voie mortifère tellement la pression de leur publicité et de leur propagande à coups de centaines de milliards de dollars est parvenue à « rendre le cerveau du téléspectateur disponible« , comme le disait avec un cynisme confondant feu Patrick Le Lay !

Je rappelle que l’Architecte de tous les mondes, vivement préoccupé par l’état du monde des humains, avait fini par poser la question suivante :

« Maître Hasard, est-il en votre pouvoir d’aider l’humanité à se sauver d’elle-même ou bien a-t-elle irrémédiablement pris son destin entre ses seules mains ? »

Il semblerait que Maître Hasard ait été entendu en nous envoyant le coronavirus puisque les maîtres actuels du monde s’entêtent à mener l’humanité à sa perte.

Bertrand

Les réflexions du docteur Raffaele Morelli  :

« Je crois que le cosmos a sa façon de rééquilibrer les choses et ses lois, quand celles-ci viennent à être trop bouleversées.

Le moment que nous vivons, plein d’anomalies et de paradoxes, fait réfléchir…

Dans une phase où le changement climatique, causé par les désastres environnementaux, a atteint des niveaux inquiétants. D’abord la Chine, puis tant d’autres pays, sont contraints au blocage ; l’économie s’écroule, mais la pollution diminue de manière considérable. L’air s’améliore ; on utilise un masque, mais on respire…

Dans un moment historique où, partout dans le monde, se réactivent certaines idéologies et politiques discriminatoires, rappelant avec force un passé mesquin, un virus arrive, qui nous fait expérimenter que, en un instant, nous pouvons nous aussi devenir les discriminés, les ségrégués, ceux qu’on bloque aux frontières, qui amènent les maladies. Même si nous n’y sommes pour rien. Même si nous sommes blancs, occidentaux, et que nous voyageons en première classe.

Dans une société fondée sur la productivité et la consommation, dans laquelle nous courons tous 14 heures par jour après on ne sait pas bien quoi, sans samedi ni dimanche, sans plus de pause dans le calendrier, tout a coup, le «stop» arrive.

Tous à l’arrêt, à la maison, pendant des jours et des jours.  À faire le compte d’un temps dont nous avons perdu la valeur, dès qu’il n’est plus mesurable en argent, en profit. Sait-on seulement encore quoi en faire ?

Dans une période où l’éducation de nos propres enfants, par la force des choses, est souvent déléguée à des figures et institutions diverses, le virus ferme les écoles et nous oblige à trouver des solutions alternatives, à réunir les mamans et les papas avec leurs propres enfants. Il nous oblige à refaire famille.

Dans une dimension où les relations, la communication, la sociabilité, se jouent essentiellement dans ce non-espace du virtuel des réseaux sociaux, nous donnant l’illusion de la proximité, le virus nous enlève la proximité, celle qui est bien réelle : personne ne doit se toucher, pas de baisers, pas d’embrassades, de la distance, dans le froid du non-contact.

Depuis quand avons-nous pris pour acquis ces gestes et leur signification ?

Dans un climat social où penser à soi est devenu la règle, le virus nous envoie un message clair : la seule manière de nous en sortir, c’est la réciprocité, le sens de l’appartenance, la communauté, se sentir faire partie de quelque chose de plus grand, dont il faut prendre soin, et qui peut prendre soin de nous. La responsabilité partagée, sentir que de nos actions dépendent, non pas seulement notre propre sort, mais du sort des autres, de tous ceux qui nous entourent. Et que nous dépendons d’eux.

Alors, si nous arrêtions la chasse aux sorcières, de demander à qui la faute et pourquoi tout ça est arrivé, pour nous interroger plutôt sur ce que nous pouvons apprendre, je crois que nous avons tous beaucoup de matière à réflexion et à agir.

Parce qu’avec le cosmos et ses lois, de manière évidente, nous avons une dette excessive.

Il nous le rappelle au prix fort, avec un virus. »

Annulation

Annulation

Compte tenu des dispositions prises au niveau national dans le cadre de l’épidémie du coronavirus, le salon du « Printemps des Livres » qui devait se dérouler les 28 et 29 mars à Lamotte-Beuvron est annulé

Je regrette beaucoup ces annulations de signatures et salons car mon essai fait largement écho à ce qui se passe actuellement, notamment sur les conséquences délétères de la mondialisation à outrance ou sur l’acharnement de nos dirigeants à affaiblir encore notre système de retraites et à ne pas « réparer » nos hôpitaux qui étaient déjà au bord de la rupture bien avant la crise du coronavirus.

Armons-nous de patience en espérant pouvoir remettre cette rencontre de Lamotte-Beuvron au printemps de 2021…

Portez-vous bien,

Bertrand

Morts prématurées

Morts prématurées

Quoi de plus anxiogène que d’entendre jour et nuit sur les chaînes de radio et de télévision la litanie des chiffres indiquant la progression du nombre de cas infectés par le Covid19 et du nombre de décès qu’il provoque ! Sans oublier les conséquences économiques, la menace du chômage partiel ou total et la perspective de voir ses revenus encore amputés quand ils sont déjà trop faibles. Et pour finir, l’incertitude totale sur la durée de cette crise sanitaire, économique et bientôt sociale.

Pourtant, ne devrions-nous pas mettre une situation aussi exceptionnelle en perspective, prendre du recul pour que l’arbre coronavirus ne nous cache pas l’immense forêt de la souffrance au quotidien de centaines de millions d’êtres humains dont le temps de vie est amputé de cinq ans, dix ans, voire plus, à cause d’un état de santé dégradé par de dures conditions de travail et par une qualité de vie médiocre liée à la faiblesse des revenus. Ajoutons que les conséquences sanitaires du changement climatique et de la pollution sont également autrement plus désastreuses que celles d’un virus de la grippe (sauf à remonter jusqu’à la Grippe espagnole) : selon l’INSERM, lors de la canicule de l’été 2003 le chiffre de surmortalité s’est élevé à 19 490 pour la France, à plus de 20 000 en Italie et à quelque 70 000 pour toute l’Europe ; quant à la pollution aux particules fines, elle serait à l’origine chaque année de 48000 morts prématurées rien que pour la France.

Loin de moi l’idée qu’il ne faille pas apporter toute l’attention requise pour endiguer la progression d’une maladie infectieuse comme le coronavirus, mais quand nos sociétés vont-elles enfin s’attaquer aux principales causes de ces morts prématurées qui constituent la pire forme d’inégalité quand elles trouvent une correspondance aveuglante avec les inégalités de revenus entre individus et de richesse entre les nations du monde ? Sur la période 2009-2013, l’INSEE indique qu’entre les individus hommes sans diplôme et ceux qui ont suivi des études après le baccalauréat, l’écart moyen d’espérance de vie à 35 ans est de 7,5 années ; pour les femmes, cet écart est de 4,2 années. Et il ne s’agit là que de moyenne ; dans cette période de résistance de la population aux attaques menées par le pouvoir en place contre notre régime de retraite, des exemples encore plus dramatiques ont été mis en lumière par certains médias comme la surmortalité particulièrement élevée des égoutiers parisiens qui conduirait, selon certaines sources, à une diminution de 17 années de leur longévité par rapport au reste de la population.

Loin de remédier à ces inégalités, tout ce que les dominants entreprennent contribue au contraire à les accentuer : partage des richesse de plus en plus inégalitaire entre les ultra-riches et le reste de la population, saccage systématique des ressources naturelles et de l’environnement, systèmes de santé au bord de la rupture, accélération de la division mondiale du travail avec de nouveaux accords de libre-échange qui entraînent un accroissement des émissions de GES et de polluants, et pour finir, dégradation continue de notre système de retraite imposant des départs de plus en plus tardifs de la vie dite « active ».

Pour conclure ce billet, je me contenterai de donner un court extrait de mon essai (p.387) :

« Parmi toutes les violences qui s’exercent dans ce monde, il en est une qui est silencieuse comme le temps qui passe, mais inacceptable : c’est celle qui consiste à réduire injustement pour des millions d’êtres humains cette chose si précieuse qu’est le temps libre en bonne santé. »

Bertrand    

Un furet sympathique

Un furet sympathique

            Ce samedi 29 février était donc un jour exceptionnel puisque les vingt-quatre heures qu’il dure ne nous sont données que tous les quatre ans. En revanche, dire que les heures passées à présenter mon essai ont abouti à un résultat exceptionnel du point de vue des ventes serait un brin exagéré ! Pourtant, je me dois ici de remercier chaleureusement les personnes du magasin Le Furet du Nord, notamment bien sûr celles qui sont en charge du rayon librairie, pour l’accueil extrêmement sympathique qui m’a été réservé et pour l’installation de la table mise à ma disposition dans un endroit « stratégique ».

            Je m’interroge après chaque signature sur les raisons qui conduisent à ce que le nombre de personnes que j’arrive à convaincre d’acquérir le livre puisse varier du simple au triple ! Notons qu’il serait tout aussi surprenant que le score soit très régulier dans la mesure où l’exercice comporte une large part de variabilité, à la fois dans le nombre de personnes qui passent devant ma table et dans le profil de la clientèle ; ce samedi, j’ai par exemple entendu à plusieurs reprises des personnes me dire qu’elles ne lisaient pas, leur présence s’expliquant par le fait que le magasin propose aussi des produits de vidéos, musique, jeux, etc. Il y aussi celles qui lisent mais ont déjà trop de livres en attente, et puis celles qui ne lisent que des fictions, ou encore des jeunes qui poursuivent leurs études et ne peuvent pas payer le prix du livre, et celles qui disent être trop pressées pour s’arrêter, sans doute les plus nombreuses… Mais il y a aussi celles qui ont du temps et s’installent durablement devant votre table, posent des questions, écoutent, opinent du chef, vous disent que ce doit être un livre très intéressant et s’en vont au bout de dix minutes sans vous expliquer pourquoi elles ne le prennent pas ; pendant ces dix minutes, plus de dix personnes sont passées sans s’arrêter, voyant que j’étais occupé… En fait, celles qui décident d’acquérir le livre ne passent généralement que quelques minutes à m’écouter et je suis parfois surpris de leur rapidité de décision.

            Mais il se peut aussi que ma prestation soit elle-même très inégale. Elle l’est sans doute d’autant plus que le domaine étendu de réflexions que contient ce livre m’amène à attirer l’attention du lecteur potentiel sur tel ou tel thème. Si par malchance, j’en viens à aborder la question du nucléaire et que je tombe comme hier sur un retraité qui a passé sa carrière dans ce secteur, mes chances de lui vendre le livre sont pratiquement nulles !

            J’en profite pour rappeler que j’ai proposé le 15 décembre dernier que ceux d’entre vous qui ont déjà lu mon essai me proposent un court message qui semble le mieux refléter la tonalité générale du livre et qu’après avoir choisi la proposition la plus percutante, j’adresserais à son auteur un exemplaire du livre qu’il pourra offrir à la personne de son choix ! J’avais fixé la date limite du 31 mars 2020 pour l’envoi des propositions. Il vous reste donc un petit mois pour les poster sur le blog.

            A bientôt de vous lire,

            Bertrand