Cette présentation de mon essai à la grande librairie Thuard du Mans le vendredi 20 septembre à 18H00 était pour moi une première. Jusqu’alors, j’avais fait des présentations dans des bibliothèques municipales de petites villes et des dédicaces dans diverses librairies, petites ou grandes, mais jamais de présentation-débat dans une librairie, et encore moins dans une librairie de cette importance. Je tenais donc à ne pas décevoir la maîtresse des lieux, Madame Anne-Sophie Thuard, qui m’avait fait l’honneur de m’inviter, consciente comme moi-même qu’un auteur inconnu venant présenter un ouvrage dont on n’a jamais entendu parler faisait courir le risque de n’intéresser personne ! Autant il était dans mon pouvoir de tout faire pour que la présentation soit réussie, autant je ne pouvais que nourrir l’espoir que suffisamment de lecteurs potentiels à l’esprit curieux seraient prêts à investir un peu de leur temps dans une telle rencontre. Le premier objectif semble avoir été atteint si je m’en tiens à la réaction des personnes présentes, Anne-Sophie Thuard ayant pour sa part trouvé ma présentation « claire et intéressante ». Dont acte ! Mais pour le second objectif, le résultat est plus mitigé puisque cette rencontre n’avait réuni en tout et pour tout qu’une petite dizaine de personnes.

Voilà qui illustre bien le caractère ingrat de la promotion d’un ouvrage pour un auteur qui « pâtit » d’une invisibilité quasi totale ! Dans le cas d’espèce, s’agissant d’un essai censé projeter de la lumière sur des sujets que les médias dominants s’évertuent à laisser dans l’ombre, et donc à s’adresser à des personnes qui n’ont pas forcément le temps ou le réflexe d’aller spontanément rechercher de l’information ou des analyses près de sources souvent très confidentielles, je me suis retrouvé au contraire devant des personnes dont il est sans doute inutile de leur dire qu’elles devraient diversifier leurs sources d’informations, prendre du recul par rapport à la vision de l’actualité que propose le JT de 20H00 ou la matinale de France Inter, et pour tout dire, exercer à tout instant cet esprit critique qui est la plus belle manifestation de notre liberté de penser. Las, comme cela est tout à fait compréhensible, le public auquel s’adresse en priorité mon essai n’était pas au rendez-vous, non pas que ce public ne se serait pas senti concerné par les problématiques que j’aborde, mais tout simplement parce que ses occupations ou centres d’intérêt habituels le conduisent rarement à s’intéresser à ce qui se passe dans une librairie, petite ou grande.

Pourtant, il ne faut pas que je désespère de voir germer ces quelques graines déposées ici et là pour laisser sortir de terre une plante d’espèce encore inconnue qui grandira au point de devenir visible du plus grand nombre… Et par conséquent, je me dois d’exprimer encore une fois toute ma gratitude à Madame Thuard et à toutes les personnes responsables de ces temples du savoir que sont les librairies et les médiathèques d’avoir bien voulu m’y accueillir ; d’avance j’adresse mes remerciements aux personnes qui me recevront dans les mois à venir en espérant qu’elles seront de plus en plus nombreuses à le faire !

Bertrand Thébault