Bonjour à toutes et à tous,

La météo ne se montre pas très coopérative. Alors que le soleil avait enfin consenti à se montrer au-dessus de Bourges la veille du jour prévu pour une dédicace de Némésis dans la librairie Point Virgule, ce samedi matin 20 janvier, c’est un ciel de plomb qui nous attend au réveil déversant une pluie froide et continue dans les rues de la ville complètement désertées par les piétons. Arrivé au 46 rue d’Auron, il aura bien sûr fallu user du parapluie pour protéger les cartons de livres sur les quelques mètres séparant la voiture de l’entrée de la librairie. Les livres redoutent presque autant l’eau que le feu.

Je suis accueilli par Madame Hallépée, l’une des deux charmantes dames qui tiennent le Point-Virgule. Nous commentons d’un ton maussade comme le temps ces conditions météo qui vont inciter les gens à rester chez eux, bien au sec et bien au chaud.

Pourtant, les quelques clients de passage « accrochent » à la vue du livre et à la présentation que je fais de son contenu ; un long échange avec la première cliente conduit à ce qu’un exemplaire est vendu au bout du premier quart d’heure. Dans ces conditions, pourrait-on espérer en avoir vendu huit au bout de deux heures, durée prévue pour cette dédicace ? La réponse sera affirmative, ce qui ne manquera pas de surprendre agréablement Madame Hallépée. Comme quoi, il ne faut jamais désespérer, même quand la partie semble perdue d’avance !

J’ai été sidéré par le comportement d’un client venu avec sa fille pour acheter une œuvre de Voltaire inscrite au programme de français de sa classe de seconde. Contrairement aux autres clients, il n’a pas prêté la moindre attention à la table où étaient disposés les exemplaires de Némésis et derrière laquelle j’étais assis. Comme il attendait pour être servi, j’ai proposé de lui présenter l’essai, ce qu’il a aussitôt décliné en prétendant qu’il était pressé. Au bout de quelques minutes, comme il attendait toujours que l’on s’occupe de lui, j’ai à nouveau proposé de lui présenter mon essai. C’est alors que j’ai eu une réponse stupéfiante qui coupait court à toute nouvelle tentative de ma part pour intéresser ce monsieur à ce que j’avais écrit ; la réponse brève et sans appel fut en substance « Inutile de vous fatiguer, nous lisons très peu ». Voilà donc un père de famille, contraint et forcé semble-t-il, de venir dans une librairie acheter un livre à 2 € pour sa fille, mais qui déclare en même temps son peu d’intérêt pour la lecture, ne laissant aucune chance à sa fille de s’intéresser à l’essai que je présentais ! Pauvres de nous !  Point Virgule 1:5