Les retraites, toujours les retraites ! Mais je ne vais pas donner un nouvel extrait de NEMESIS au risque de trop déflorer ce sujet ; non, il faut que le lecteur ait le plaisir de découvrir dans le livre le cheminement original que je propose pour aborder cette question qui me semble tellement emblématique du niveau de développement humain dans une société.

C’est donc la saga Carlos Ghosn qui m’a fait choisir un extrait dans lequel j’évoque le statut d’apatrides de certains dirigeants ; en effet, l’ancien PDG de Renault-Nissan semble assez bien correspondre à ce statut avec ses trois passeports délivrés par la France, le Liban et le Brésil !

« Un argument souvent entendu pour rendre acceptables ces inégalités outrancières de salaires est que la compétition entre pays « obligerait » à verser ces super salaires, sans quoi ces dirigeants de haut vol quitteraient le pays qui s’aviserait de les modérer (ou de les imposer lourdement ; nous y reviendrons dans le chapitre V).

Ce raisonnement ne tient pas une minute car il signifie assez bizarrement qu’il existerait un domaine très particulier d’activités, celui de cadres dirigeants de haut niveau, dans lequel on ne trouverait que des individus se comportant comme des apatrides capables à tout moment de quitter leur pays d’origine pour aller s’installer dans n’importe quel autre pays pourvu qu’ils puissent y abriter en toute sécurité leur fortune. À supposer que ce soit le cas, n’est-il pas préférable alors que ces personnages aillent effectivement exercer leurs talents là où ils veulent, et qu’ils laissent la place à des citoyens honnêtes qui ont autant de compétences, mais ont envie de servir leur pays et leurs compatriotes plutôt que d’accroître sans limites leur fortune tels des Oncle Picsou des temps modernes ? De fait, pourquoi serait-il plus difficile dans un pays de trouver pour de grandes entreprises des dirigeants de qualité n’ayant pas des exigences extravagantes pour leur rémunération que de trouver de bons chercheurs, de bons médecins ou de bons ingénieurs qui se contentent de rémunérations décentes ? »

Pour avoir la réponse à cette question, continuer votre lecture de NEMESIS au chapitre II, pages 82 et 83…

Bertrand