Chères lectrices, chers lecteurs,

J’étais à deux doigts de ne pas tenir ma promesse de mettre chaque semaine un extrait de NEMESIS sur le blog en relation avec l’actualité. Celle ayant trait au conflit social provoqué par les propositions du pouvoir en place sur les retraites conserve sans conteste la tête du classement des sujets d’actualité. J’ai donc décidé de vous soumettre un nouvel extrait de la partie du chapitre V consacrée à ce thème.

« Pour montrer les limites du raisonnement que tiennent les promoteurs des réformes des retraites, interrogeons-nous d’abord sur ce qu’il adviendrait dans un monde imaginaire où la Machine prendrait en charge la quasi-totalité de la production. L’évolution du rôle de la Machine dans nos processus de production est depuis longtemps déjà une source d’inspiration des auteurs de science-fiction qui les conduit fatalement à imaginer des situations aussi extrêmes. En pratique, il y aurait si peu de gens en « activité » que le financement des « inactifs » deviendrait totalement impossible, quel que soit le système envisagé, par répartition ou par capitalisation. Cela démontre que le financement des retraites ne peut être réalisé seulement par prélèvement d’une fraction de la contribution des humains à la production de richesse ; il doit aussi l’être par une contribution appropriée de la Machine.

Pourtant, la remise à plat du financement des retraites n’a jamais été envisagée. Tout au plus a-t-on depuis vingt ans accumulé des réformes qui sont autant de cautères sur une jambe de bois avec pour résultats une diminution des revenus des retraités, une augmentation des années en emploi, une aggravation du chômage et un financement du système qui n’est pas assuré à long terme. »

Bertrand