Qui pourrait se plaindre d’avoir bénéficié d’un tel ensoleillement et d’une telle température estivale tout au long de ces deux journées passées dans le domaine de Chamarande où se déroulait RENCart, premier festival des arts en Essonne ? Qui pourrait s’en plaindre si ce n’est que ces deux « belles » journées succédaient à des jours, des semaines et même des mois de sécheresse ? Qui pourrait s’en plaindre si ce plaisir n’était la conséquence, pour l’instant agréable, du réchauffement climatique ?

Pourtant, peu d’entre nous, exposants ou visiteurs, auront sans doute gâcher leur plaisir en pensant que ces « belles » journées pouvaient être le nième avertissement, encore maquillé en divertissement, qu’un désastre planétaire avait commencé.

Mais revenons à l’événement festif lui-même car, étant le premier d’une série qu’il faut espérer longue, chacun aura pu constater, ce qui est au demeurant tout à fait normal, qu’un certain rodage était nécessaire. Je ne veux pas donner mon avis sur les détails de l’organisation – je suppose que les organisateurs eux-mêmes sauront le demander aux participants – mais simplement suggérer que le festival aurait pu avoir le même succès en le limitant à la journée du dimanche. Mes collègues auteurs ont ressenti comme moi l’ennui des longues heures du samedi compte tenu de la faible fréquentation sous notre barnum. Peut-être faudra-t-il aussi que soit mieux souligné que la manifestation comporte un salon du livre car j’ai pu constater moi-même dimanche matin en arrivant qu’une visiteuse qui se dirigeait vers le château ignorait que des auteurs étaient présents. Information reçue, cette personne venue ici à l’occasion de la journée du patrimoine, a été ma première lectrice à acheter NEMESIS en ce dimanche matin !

Ce n’est pas nouveau, mais au fil des rencontres, que ce soit au cours des dédicaces en librairie ou dans les salons, je constate avec une certaine tristesse que mes interlocuteurs sont nombreux à se résigner à ce que le monde reste « à l’envers », convaincus de leur impuissance à infléchir le cours des évènements. Néanmoins, ce sentiment semble moins répandu chez les personnes jeunes, ce qui me rassure un peu. Combien de fois j’ai essayé d’expliquer que 50% de la solution à un problème repose sur une parfaite compréhension de l’énoncé. Aussi, comment peut-on entrevoir un début de solution aux effets délétères pour le climat et pour notre bien-être de la mondialisation si l’on ne « sait » pas qu’elle repose sur un instrument juridique, celui de l’Organisation Mondiale du Commerce, la fort peu connue OMC, qui se préoccupe surtout de droit commercial mais fort peu des droits humains et de l’environnement ?

La connaissance sans cesse améliorée du monde dans lequel nous vivons est la clé du progrès humain et de la démocratie, parce qu’elle nous permet d’agir avec discernement tout en étant le meilleur antidote à la résignation !

A bientôt,

Bertrand THEBAULT