Mon retour sur un livre surprenant.
Les vagues enchaînées, de Remy Pulvar
Court roman qui nous offre une vision saisissante des atrocités de l’esclavage. La plume sans fioriture de l’écrivain nous plonge avec dextérité au plus profond des cales d’un négrier, pour nous faire revivre les conditions épouvantables du transport de ces hommes, femmes et enfants, stockés comme du bétail sans aucun respect humain.
J’ai tout aimé dans ce récit, le très lourd comme le plus léger. L’approche sous forme de confidence d’un homme à un autre, l’atmosphère familiale retransmise par tout un tas d’anecdotes qui apportent une grande richesse à la trame, les passages sur le négrier particulièrement durs mais d’un réalisme saisissant. La descente vers la noirceur, la puanteur, l’horreur, avec cette pointe de lumière lors de l’apparition de la petite fille. Le soupçon de fantastique de cette histoire hors du temps, le parallèle entre deux mondes, passé et présent. Et pour finir, cette notion que nous sommes tous faits du sang de nos ancêtres, sûrement bien plus profondément que nous ne l’imaginons.
Ce mélange de deux mondes qui s’entremêlent avec violence dans un terrible réalisme, est particulièrement éprouvant, tant pour le narrateur que pour le lecteur. Ce suspens latent nous happe indescriptiblement, nous projetant avec lui d’un monde à l’autre, dans une ambiance éprouvante. Mes yeux filaient sur les lignes, tant j’avais hâte de la suite, de savoir comment cette folie allait se terminer. Les scènes de cauchemar ou de rêve éveillé sont parfaitement mises en place, on s’y croirait. J’ai ressenti la détresse de Duane, comme l’incrédulité de Rémy. J’ai été fascinée par le destin tragique de Sanda, personnage dont le témoignage de l’inimaginable semble parfois dériver vers la folie et les hallucinations. Mais qui pourrait endurer ce que ces hommes ont traversé, sans perdre une certaine forme de raison ?
La fin n’apporte qu’une partie de réponse, intéressante et sarcastique. Sommes-nous au final dans le rêve ou la réalité ? Peut-être ne sommes-nous simplement qu’un mélange de ces deux mondes…
Un petit livre intense, qui m’a permis de découvrir un auteur, dont je suivrai les prochaines parutions avec grand intérêt.
Commentaire de Epfel Catherine le 04 juillet 2016
le 4 juillet 2016 par remy-pulvar dans Actualités, Commentaires Laisser un commentaire
Mon retour sur un livre surprenant.
Les vagues enchaînées, de Remy Pulvar
Court roman qui nous offre une vision saisissante des atrocités de l’esclavage. La plume sans fioriture de l’écrivain nous plonge avec dextérité au plus profond des cales d’un négrier, pour nous faire revivre les conditions épouvantables du transport de ces hommes, femmes et enfants, stockés comme du bétail sans aucun respect humain.
J’ai tout aimé dans ce récit, le très lourd comme le plus léger. L’approche sous forme de confidence d’un homme à un autre, l’atmosphère familiale retransmise par tout un tas d’anecdotes qui apportent une grande richesse à la trame, les passages sur le négrier particulièrement durs mais d’un réalisme saisissant. La descente vers la noirceur, la puanteur, l’horreur, avec cette pointe de lumière lors de l’apparition de la petite fille. Le soupçon de fantastique de cette histoire hors du temps, le parallèle entre deux mondes, passé et présent. Et pour finir, cette notion que nous sommes tous faits du sang de nos ancêtres, sûrement bien plus profondément que nous ne l’imaginons.
Ce mélange de deux mondes qui s’entremêlent avec violence dans un terrible réalisme, est particulièrement éprouvant, tant pour le narrateur que pour le lecteur. Ce suspens latent nous happe indescriptiblement, nous projetant avec lui d’un monde à l’autre, dans une ambiance éprouvante. Mes yeux filaient sur les lignes, tant j’avais hâte de la suite, de savoir comment cette folie allait se terminer. Les scènes de cauchemar ou de rêve éveillé sont parfaitement mises en place, on s’y croirait. J’ai ressenti la détresse de Duane, comme l’incrédulité de Rémy. J’ai été fascinée par le destin tragique de Sanda, personnage dont le témoignage de l’inimaginable semble parfois dériver vers la folie et les hallucinations. Mais qui pourrait endurer ce que ces hommes ont traversé, sans perdre une certaine forme de raison ?
La fin n’apporte qu’une partie de réponse, intéressante et sarcastique. Sommes-nous au final dans le rêve ou la réalité ? Peut-être ne sommes-nous simplement qu’un mélange de ces deux mondes…
Un petit livre intense, qui m’a permis de découvrir un auteur, dont je suivrai les prochaines parutions avec grand intérêt.