La poésie est un voyage, et Henri Cames en est le guide inspiré.
À travers son recueil La valise de mes dix ans, il nous invite à embarquer avec lui dans un périple littéraire où souvenirs, émotions et imagination se mêlent harmonieusement. Entre nostalgie du Sud-Ouest, humour bienveillant et réflexion sur le temps qui passe, l’auteur nous offre une œuvre profondément intime et universelle à la fois. Rencontre avec un poète dont les mots résonnent comme une douce mélodie du passé et du présent.
1- Pouvez-vous vous présenter ?
Je me présente : je m’appelle Henri ! Un prénom très Sud-Ouest. Haut-Pyrénéen de souche (de père lourdais) et germaniste de formation, j’ai passé presque cinquante années de mon existence à l’étranger, essentiellement à Francfort-sur-le-Main, à Vienne et à Berlin. La poésie ? Mon arrière-grand-mère maternelle me récitait, à plus de quatre-vingt-dix ans, les Fables de La Fontaine, moi assis sur ses genoux. Un peu la version 2 de la mère enceinte qui chante et dont le bébé deviendra passionné de musique !
Il y a quinze ans : un beau matin, à l’aube, m’a pris, sans raison particulière, l’envie de m’exprimer en vers. Depuis, je n’ai plus arrêté, conservant ou mettant à la poubelle. On sent très bien si la petite musique du début du poème est bonne : s’ensuit une cascade de phrases ou bien la source se tarit d’elle-même. Aux Éditions Amalthée sont ainsi parus trois de mes recueils de poésie : Les ombres de nos âmes, Une palette de sentiments, À la terrasse du rêve. Avec ce quatrième mousquetaire, je voulais boucler ma valise ! Pas si sûr : les fameux adieux sur scène s’apparentent souvent à des au revoir, à bientôt…
3- Votre ouvrage s’intitule La valise de mes dix ans. Pourquoi cette valise est-elle si symbolique dans votre livre ? Que représente-t-elle pour vous ?
La valise de mes dix ans a activement participé à mon premier grand déplacement d’enfance en train à vapeur. Même en carton imitation croco, n’est-elle pas mignonne ? Cela aurait été un crève-cœur de s’en séparer. Elle m’a suivi fidèlement, et qui d’autre qu’elle, d’ailleurs, aurait été mieux à même d’évoquer ma vie ? Sans oublier 35 années à voyager au service du tourisme français à l’étranger : la valise, c’est le voyage, et le voyage, c’est la vie. Réel ou imaginaire.
4- Diriez-vous que ce livre est une autobiographie poétique ou un hommage aux souvenirs d’enfance ?
Des souvenirs d’enfance, parce que je parle d’une minuscule valise en carton imitation croco, certes. Pour en arriver, à la fin du recueil, au ciel des étoiles. Un bilan humain que j’ai essayé de rendre attractif : alternance de prose et de poèmes, plus courts ou plus longs. Fortement autobiographique, évidemment.
Bien sûr, il y a la nostalgie de mon Sud-Ouest, de la maison de famille vendue, de mon chien disparu, des poules, lapins, vaches et chevaux. Toute la création. Et l’humour ? C’est dans mes gènes, même si le sujet doit traiter de la mort ou de Dieu. Il se dit d’ailleurs qu’Il adorerait les traits d’humour ! Avec le respect qu’il se doit, l’humour reste toutefois un formidable outil pour digérer (excusez le mot) le poids énorme pesant certains jours sur le cœur.
6- Vous évoquez des souvenirs glissés par votre épouse dans vos bagages. Quelle place tient-elle dans votre voyage littéraire ?
Ce que vous appelez souvenirs, et qui en sont devenus, ce sont ces petits mots écrits de sa si belle écriture, ces petits morceaux de papier glissés avant chaque départ en voyage (professionnel) dans mon bagage, entre deux chemises. Une épouse allemande parfaitement bilingue et de surcroît artiste : soprano de formation, trente années d’expositions de peinture derrière elle. Depuis bientôt un demi-siècle, nous partageons les mêmes goûts, évidemment, rugby mis à part.
J’avais La valise de mes dix ans en point de mire et tout s’est construit autour : retour de mes poèmes liés à l’enfance, introduction de nouveaux, évocation des voyages d’hier, vécus d’aujourd’hui et imaginaires de demain. Le réel en prose et l’imaginaire en vers ? Ma poésie se construit d’elle-même et a plusieurs facettes : assez descriptive ou très décalée, parfois humoristique. Je prends simplement au fur et à mesure que cela me vient, m’est offert. Le point, je le fais en revenant sur mes pas.
8- Quel message souhaitez-vous transmettre à travers votre livre ?
C’est quelque chose à quoi je n’ai jamais songé. J’avais envie de dire certaines choses. Tout en songeant que je me devais de faire plaisir à une palette de lectrices et de lecteurs : comme chez Tintin et Milou, de 7 à 77 ans. Chacun trouvera, dans ce recueil, à une page ou une autre, ce qu’il aime. Du moins, c’est ce que j’espère.
9- Avez-vous d’autres projets littéraires à venir ?
Au niveau 3 de la création se trouve la nature et, presque partout, l’Arbre avec un grand A se dresse devant nous : quelle beauté. Prenez donc une feuille de papier et un crayon pour dessiner une branche, partant des racines et du tronc jusqu’en dessous du nuage. Quelle élégance dans le mouvement ! Je sais, c’est le vent qui fait le travail. Dans mon tiroir repose un certain nombre de poèmes où il tient une place prépondérante. À titre d’exemple, se reporter à celui figurant dans mon dernier recueil : Et le tilleul est mort.
Mais peut-être bifurquerai-je sur le chemin…
Un grand merci à Henri Cames pour cette belle immersion dans son univers poétique, où chaque vers est un éclat de mémoire, et chaque prose un pont entre hier et aujourd’hui. Nous lui souhaitons encore de nombreux voyages littéraires, que sa valise soit toujours remplie d’inspiration et d’émotions à partager. La valise de mes dix ans est disponible aux Éditions Amalthée : https://www.editions-amalthee.com/librairie/la-valise-de-mes-dix-ans/. Laissez-vous emporter par ses mots et embarquez pour un voyage inoubliable.