Une amie m’a fait parvenir hier un texte émanant de Raffaele Morelli, psychiatre et psychothérapeute italien, auteur de nombreux ouvrages. Comme vous le verrez (je vous livre ce texte en fin de mon billet), le docteur Morelli dit certaines choses qui ne font pas débat, hormis le fait qu’il nous laisse entendre que le cosmos serait un être pensant ayant entrepris avec le coronavirus de remettre en ordre le monde chaotique dans lequel nous vivons ; mais j’aurais mauvaise grâce à lui reprocher cette volonté supposée du cosmos à corriger nos excès quand j’ai moi-même mis en scène Maître Hasard dans le « conte cosmique » qui ouvre mon essai !
En revanche, je ne peux pas partager la conclusion de son propos. Il demande d’arrêter « la chasse aux sorcières » et de ne pas chercher les responsables du désastre actuel ! C’est une plaisanterie! Comme s’il ne fallait pas chercher, identifier et juger les pyromanes qui auraient mis le feu à une forêt ! Je n’arrive pas à comprendre comment il est possible qu’un monsieur dont le métier est d’aider les autres à réfléchir puisse écrire de telles inepties. Et c’est d’autant plus incompréhensible que les responsables sont tous parfaitement identifiés ; d’ailleurs, ils sont tellement décomplexés qu’ils se font connaître eux-mêmes et affichent leur luxe ostentatoire à grands renforts de supports médiatiques. Dans Némésis, j’avais évoqué le cas de Lakshmi Mittal qui, en 2004, avait dépensé 90 millions de dollars pour le mariage de sa fille au château de Versailles, exemple suivi plus tard par Carlos Ghosn ; celui-là, les Japonais ont tenté de lui faire rendre gorge, mais avec un succès mitigé. Pour connaître les noms des autres prédateurs de la planète, il suffit de consulter le classement Forbes des plus grandes fortunes. Ce sont eux et leurs complices du monde politique qui ont construit le monde insensé dans lequel a surgi le Covid-19, les peuples n’ayant guère eu d’autre choix que de les suivre dans cette voie mortifère tellement la pression de leur publicité et de leur propagande à coups de centaines de milliards de dollars est parvenue à « rendre le cerveau du téléspectateur disponible« , comme le disait avec un cynisme confondant feu Patrick Le Lay !
Je rappelle que l’Architecte de tous les mondes, vivement préoccupé par l’état du monde des humains, avait fini par poser la question suivante :
« Maître Hasard, est-il en votre pouvoir d’aider l’humanité à se sauver d’elle-même ou bien a-t-elle irrémédiablement pris son destin entre ses seules mains ? »
Il semblerait que Maître Hasard ait été entendu en nous envoyant le coronavirus puisque les maîtres actuels du monde s’entêtent à mener l’humanité à sa perte.
Bertrand
Les réflexions du docteur Raffaele Morelli :
« Je crois que le cosmos a sa façon de rééquilibrer les choses et ses lois, quand celles-ci viennent à être trop bouleversées.
Le moment que nous vivons, plein d’anomalies et de paradoxes, fait réfléchir…
Dans une phase où le changement climatique, causé par les désastres environnementaux, a atteint des niveaux inquiétants. D’abord la Chine, puis tant d’autres pays, sont contraints au blocage ; l’économie s’écroule, mais la pollution diminue de manière considérable. L’air s’améliore ; on utilise un masque, mais on respire…
Dans un moment historique où, partout dans le monde, se réactivent certaines idéologies et politiques discriminatoires, rappelant avec force un passé mesquin, un virus arrive, qui nous fait expérimenter que, en un instant, nous pouvons nous aussi devenir les discriminés, les ségrégués, ceux qu’on bloque aux frontières, qui amènent les maladies. Même si nous n’y sommes pour rien. Même si nous sommes blancs, occidentaux, et que nous voyageons en première classe.
Dans une société fondée sur la productivité et la consommation, dans laquelle nous courons tous 14 heures par jour après on ne sait pas bien quoi, sans samedi ni dimanche, sans plus de pause dans le calendrier, tout a coup, le «stop» arrive.
Tous à l’arrêt, à la maison, pendant des jours et des jours. À faire le compte d’un temps dont nous avons perdu la valeur, dès qu’il n’est plus mesurable en argent, en profit. Sait-on seulement encore quoi en faire ?
Dans une période où l’éducation de nos propres enfants, par la force des choses, est souvent déléguée à des figures et institutions diverses, le virus ferme les écoles et nous oblige à trouver des solutions alternatives, à réunir les mamans et les papas avec leurs propres enfants. Il nous oblige à refaire famille.
Dans une dimension où les relations, la communication, la sociabilité, se jouent essentiellement dans ce non-espace du virtuel des réseaux sociaux, nous donnant l’illusion de la proximité, le virus nous enlève la proximité, celle qui est bien réelle : personne ne doit se toucher, pas de baisers, pas d’embrassades, de la distance, dans le froid du non-contact.
Depuis quand avons-nous pris pour acquis ces gestes et leur signification ?
Dans un climat social où penser à soi est devenu la règle, le virus nous envoie un message clair : la seule manière de nous en sortir, c’est la réciprocité, le sens de l’appartenance, la communauté, se sentir faire partie de quelque chose de plus grand, dont il faut prendre soin, et qui peut prendre soin de nous. La responsabilité partagée, sentir que de nos actions dépendent, non pas seulement notre propre sort, mais du sort des autres, de tous ceux qui nous entourent. Et que nous dépendons d’eux.
Alors, si nous arrêtions la chasse aux sorcières, de demander à qui la faute et pourquoi tout ça est arrivé, pour nous interroger plutôt sur ce que nous pouvons apprendre, je crois que nous avons tous beaucoup de matière à réflexion et à agir.
Parce qu’avec le cosmos et ses lois, de manière évidente, nous avons une dette excessive.
Il nous le rappelle au prix fort, avec un virus. »
Bonsoir à tous.
En Chine, le virus a tué quelques milliers de personnes. Dans le même temps, la réduction de la circulation automobile et surtout celle de la pollution en ont sauvé sans doute plus.
Pourtant nous ne nous réjouissons pas de cette épidémie en Chine Simplement il y a les morts que l’on accepte, ceux auxquels on est habitués et ceux qui n’étaient pas prévus. Ceux là seulement sont pour nous inacceptables. Et puis ceux qui sont victimes d’un accident de voiture auraient du être plus prudent, les cancéreux auraient dû ne pas fumer.
Alors qu’il nous semble que personne n’a commis d’erreur ayant entraîné sa contamination par un virus. Ou si c’est le cas, nous estimons qu’ils ne pouvaient pas le prévoir.
Les hommes ne sont que rarement des êtres raisonnables.
Ils ne traitent pas les risques de façon raisonnable.
Il en va de même des risques technologiques. Les industries chimiques, directement ou indirectement ont fait de nombreuses victimes. Beaucoup, beaucoup plus que les énergies nucléaires qui n’ont tué au pire des statistiques que quelques centaines de personnes directement (le jour des accidents ou dans les jours qui ont suivis) et peut être quelques dizaines de milliers à cause de la radioactivité ensuite. Pratiquement tous autour de Tchernobyl.
Que se passerait-il si une centrale nucléaire devait s’arrêter brutalement et qu’aucun personnel ne puisse continuer à assurer sa surveillance ? C’est l’angoisse nocturne de Bertrand.
Il m’accordera que sans doute celle ci serait mise à l’arrêt, avec descente des barres venant arrêter la réaction en chaîne. Ensuite, il faudrait continuer à évacuer la chaleur. Bertrand m’accordera que ceci pourrait se faire, pendant un certain temps de façon automatique. Mais il se demande si, faute d’entretien les pompes ne pourraient pas s’arrêter et le cœur se mettre à fondre. Il a raison de ne pas parier sur le fait que ce serait impossible. Mais nous nous retrouverions dans un scénario à la three miles island, avec fusion du cœur mais confinement de celui-ci.
Un gravisime accident industriel mais sans grande conséquence pour la population. Population qui selon son scénario aurait sans doute déjà été décimé de moitié parce qu’il n’y a aucune raison que la moitié des techniciens d’une centrale soit décimés si la même proportion de la population n’est pas tout autant touchée.
Allez soyons pessimistes et imaginons qu’en plus il y ait contamination extérieure et à long terme quelques milliers de morts dans un pays où un virus vient de faire des dizaines de millions de morts..
L’industrie nucléaire fait surtout peur car elle est inhabituelle.
De ce fait interrogez la population pour savoir combien il y a eu de morts à Fukushima. Beaucoup diront des dizaines de milliers, confondant le tsunami qui a fait en effet 25000 morts avec l’ accident nucléaire qui n’en a fait, officiellement qu’un seul à cause de la radioactivité sur le site.
Mais, me dira t on, ensuite, dans les environs, combien de cancers ? Justement, difficile de le dire, on a observé quelques dizaines de cancer de la thyroïde en plus Mais à ma connaissance ils ont tous été soignés, ce qui veut malheureusement dire pour beaucoup ablation de la thyroïde et traitement à vie… Mais à côté des 25000 morts du tsunami.
Mais dans l’inconscient ces 25000 morts ne comptent pas plus que les 200000 haïtiens victimes du tremblement de terre.
Que dire des 10000 morts, en France, chaque année, conséquence de la pollution aux particules fines provenant pour beaucoup des centrales à charbon Allemandes.
Nos peurs, nos angoisses, diurnes ou nocturnes ne sont pas rationnelles en ce sens qu’elles ne sont pas quantifiées par les risques réels
Sur le nombre de victimes déjà décomptées ou potentielles d’un accident comme Tchernobyl, les résultats varient beaucoup en fonction de la source.
Les promoteurs de cette industrie ont intérêt à minimiser les chiffres de mortalité tandis que ceux qui mesurent la vraie nature de son danger ont
peut-être tendance à les majorer. Je te renvoie à ce site http://www.dissident-media.org/infonucleaire/estimations.html qui donne des estimations
dans une fourchette en effet très large, mais même en se limitant aux valeurs basses,le bilan est effroyable:
« Tchernobyl, 25 ans après, c’est pour les «liquidateurs» de 25 000 à 125 000 morts et plus de 200 000 invalides, et pour les populations exposées à la contamination un bilan qui sera selon les estimations de 14 000 à plus de 985 000 morts à travers le monde. »
Ce qui rend un accident nucléaire particulièrement dramatique, c’est le prolongement de ses effets dans le temps: d’abord, avec les effets de la radioactivité sur les êtres vivants, à commencer bien sûr par les humains, ensuite avec la perte consécutive de territoires fortement irradiés où personne n’a envie de retourner vivre! On sait quand un accident nucléaire commence, on ne sait jamais quand il se termine!
Pour conclure, je suis persuadé que d’éminents épidémiologistes auraient assuré il y a moins de six mois qu’un scénario comme celui du coronavirus était hautement improbable comme tu le penses peut-être pour un accident nucléaire majeur; l’ennui, c’est que les deux se sont produits!
Bertrand
très bon argumentaire Bertrand je partage complètement !