IMG_6697

L’actualité du moment est riche d’informations, de commentaires et de débats autour d’évènements comme ce sommet du climat organisé le 12 décembre à Paris ou la publication d’un nouveau rapport d’experts sur la desserte aéroportuaire de Nantes.

Dans cet énorme tapage médiatique je note que l’analyse des causes qui seraient à l’origine du réchauffement climatique consiste à déplorer la piètre isolation de nombreux bâtiments, des moyens de transport en commun insuffisants, le recours encore massif aux énergies fossiles ou encore de mauvais comportements individuels qu’il faudrait corriger ou prévenir par un effort d’éducation aux bonnes pratiques environnementales. Et d’ajouter que les efforts pour isoler les bâtiments, passer à la voiture électrique et aux énergies renouvelables, ou développer encore les transports publics, vont engloutir des milliards que l’on n’est pas sûr de trouver en quantités suffisantes.

Loin de moi l’idée de contester la nécessité de s’attaquer à tous ces défis, mais il est pour le moins étonnant que ne soient que rarement évoquées – pour ne pas dire jamais – des causes majeures du dérèglement climatique que sont les activités de transport liées d’une part à la mondialisation des échanges, d’autre part à l’absence d’une politique d’aménagement des territoires digne de ce nom.

Sur le commerce mondial, nous savons que le trafic maritime qu’il génère et le trafic routier associé sont des sources d’émissions majeures de CO2, mais aussi de pollutions de l’air catastrophiques pour la santé. Or, quand entend-on parler du cadre institutionnel qui permet au commerce mondial de se développer sans entraves ? Les occurrences où l’on entend prononcer le terme Organisation Mondiale du Commerce ou l’acronyme OMC sont rarissimes, à tel point que la plupart des gens ne savent pas quoi répondre si on leur demande ce qu’ils pensent de cette organisation. Mais au-delà des effets délétères sur le climat et la santé, le système totalement dérégulé de l’OMC constitue une aubaine pour ceux qui cherchent à engranger de fabuleux profits au travers de cette mondialisation dont NÉMÉSIS développe longuement les conséquences néfastes.

Sur l’aménagement des territoires, l’essai montre également que les choix effectués depuis des décennies ou le laisser-faire se traduisent pour les personnes en emploi par des transhumances quotidiennes qui sont chronophages, coûteuses et sources de fatigue, mais qui génèrent aussi les quantités considérables d’émissions polluantes de la circulation routière sur les trajets domicile-travail avec, au jour le jour, des centaines de km de bouchons ou de ralentissements.

Pourquoi alors n’évoque-t-on pas la nécessité de s’attaquer à ces problèmes majeurs ? La maîtrise de notre environnement pour qu’il ne se dégrade pas au point de mettre en péril notre survie appellerait pourtant une approche globale pour éradiquer ou diminuer fortement les causes de tous les désordres que nous venons de rappeler ; et il faudrait commencer par s’attaquer aux plus importantes d’entre elles.

Pourquoi ne le fait-on pas? Pourquoi ? Trop d’intérêts sont en jeu répondront beaucoup d’entre nous ! Oui, mais les intérêts de qui ? Et l’intérêt du plus grand nombre, quand commencera-t-on à s’en soucier ?