En ce dimanche matin du 26 08 2918, il est 8 heures et le thermomètre affiche 8 degrés à Chanceaux-près-Loches. Sous les platanes de l’allée du même nom, la petite laine est donc nécessaire, mais fort heureusement, à 12 heures, il affichera non pas 12, mais 24 degrés et le miracle va se produire une fois de plus : la journée sera ensoleillée comme l’a été à chaque fois le dernier dimanche d’août depuis la création de La Forêt des Livres il y a 23 ans, à une exception près m’a-t-on dit ! Ma première participation à cette manifestation désormais rebaptisée Les Écrivains chez Gonzague est également pour moi ma première participation à un salon littéraire. Et pas n’importe quel salon littéraire eu égard au nombre d’auteurs inscrits et au nombre de visiteurs attendus. Il faudrait aussi préciser que la notoriété de certains participants a, de longue date, contribué au succès de cette rencontre. Cette nouvelle édition comporte donc également son lot de personnalités, celles connues du grand public pour leur talent d’écrivain, mais aussi celles connues avant tout en tant qu’acteur, chanteur, journaliste ou encore présentateur de télévision, et qui se trouvent là pour avoir commis récemment tel ou tel livre.

Dans ce contexte, je suis donc un nouveau venu, le « gars ben ordinaire » de Robert Charlebois au milieu de ces personnages dont le plus grand mérite ici est d’attirer la foule en ce lieu bucolique et accueillant. Cette foule ne vient donc pas majoritairement pour acheter des livres et beaucoup de visiteurs repartiront les mains vides. Et nous, pauvres soutiers de l’écriture, nous devons accepter d’être relégués sous nos platanes derrière nos tréteaux en bois pendant que d’autres ont droit à un barnum, sont invités à signer leurs ouvrages ou à animer un salon littéraire.

Mais qu’importe, il faut d’abord être reconnaissant aux organisateurs d’avoir accepté la participation de dizaines d’auteurs plus ou moins obscurs comme votre serviteur et lorsque l’on a la chance de se compter parmi les élus, « gémir (ne serait) pas de mise « ! Il faut au contraire tenter d’exploiter au mieux les heures de la journée pour attirer le plus grand nombre possible de visiteurs et engager le dialogue. Pas question donc d’abandonner la table pour participer aux diverses manifestations de la journée et pas question non plus d’économiser la salive pour tenter de convaincre les lecteurs potentiels que NÉMÉSIS leur permettra de voir ou entrevoir autrement le monde d’aujourd’hui ou celui de demain…

Au bout de la dizaine d’heures consacrées à cette activité éreintante, j’éprouverai tout de même quelque frustration à ne pas avoir pu assister aux « causeries » organisées avec certains auteurs ou à la pièce de théâtre sur la vie de Guillaume Apollinaire présentée sous forme d’un one-woman-show par Pierrette Dupoyet à l’occasion du centième anniversaire de la mort du poète, frustration d’autant plus grande que j’ai proposé pour la fin de l’année au lycée de Montgeron un projet de spectacle fondé sur la mise en scène de certains de ses poèmes avec les élèves pour acteurs.

Que toutes celles et tous ceux qui sont venus « chez Gonzague » ce dimanche et ont emporté NÉMÉSIS ou seulement le très coloré marque-page me fassent part dans ce blog de leurs impressions sur les échanges que nous avons eus, parfois longs mais toujours passionnants, à propos du livre et de mille autres sujets !

Bertrand THEBAULT