Chers lecteurs passés, actuels ou futurs,
Certains d’entre vous m’ont fait part depuis la publication de cet essai de quelques corrections qui seraient à y apporter. J’ai déjà inséré un feuillet errata dans certains exemplaires vendus récemment en direct au cours de dédicaces ou de salons. Pour ceux qui ont acquis le livre dans les premiers mois de sa parution et en librairie, je donne donc ci-dessous les quelques corrections à apporter.
Errata
(éléments corrigés, remplacés ou ajoutés en italiques et soulignés)
- 76 : Schéma « Principe des échanges employé-employeur » : remplacer R1 par r1
- 84, note de bas de page N°14 : « … plus que ce salaire des 50% qui gagnent moins. »
- 150, 1er § : « … provoquer l’échauffement des tissus… »
- 182, 3ème § : « … indépendantes les unes des autres »
- 202/208/270 : « Quoi qu’il en soit… »
- 220, 1er § : « … que son utilisation, qui peut être fort intéressante sur le plan pédagogique, est dévoyée de telle sorte que… »
- 238, 4ème § : « Son CES a par ailleurs été évalué à +0,4 à cause de… »
- 272, 4ème § : « … ou par des parlementaires nationaux dont les mois en tant qu’élus étaient parfois comptés ; »
- 279, milieu de page : « … qualités de vie enviables »
- 299, 1er § : « … les plus déraisonnables sans aucune forme de compassion… »
- 299, dernière ligne : « … dans un confort douillet…»
- 360, milieu de page : « … François Mitterrand … préparée ?»
- 401, 4ème § : « … crises à répétition qui secouent le monde, … »
Je vous souhaite à toutes et à tous d’excellentes fêtes de fin d’année,
Bertrand THEBAULT
Bonjour Bertrand,
Voici les notes que j’avais prises en lisant ton livre.
Amicalement,
jys
Jean-Yves Sage Attac Centre-Essonne
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Tout d’abord, je suis très admiratif que tu aies su mener à bien un tel projet, pour moi, c’est extraordinaire de pouvoir écrire un vrai livre et de le faire éditer. Pour le dire autrement, je me sens totalement incapable de faire cela.
Mais, en tant que lecteur, je me sens tout à fait libre d’en faire la critique suivant mes opinions et mes critères de lecture.
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Chapitre 1, un conte cosmique
J’ai bien aimé. C’est malin et, pour le lecteur, plaisant que tu parles au nom de Dieu qui observe l’évolution de sa création. Bien sûr, j’ai pris ça comme une présentation aimable et pas du tout comme un point de vue théologique (un Dieu créateur puis une création astreinte au seul hasard et, enfin, un humain parfaitement libre ).
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Chapitre 2, les vases communicants
La modélisation de la production et de la distribution par un système de tubes communiquant par des robinets est intéressante. Mais c’est vraiment trop compliqué à expliquer et beaucoup de lecteurs ont dû être largués. (je préfère la métaphore du gâteau : l’économie, c’est à la fois comment on s’organise pour fabriquer le gâteau et comment on le partage quand il est fait).
Là, je me suis demandé pour qui tu avais écrit ce livre, quelle était ta cible privilégiée. Un scientifique, sans doute. Ou alors, subtil marketing, tu as imaginé que les équations de ce chapitre donneraient une caution scientifique à tout l’ouvrage, donc un sentiment de sérieux et de vérité.
Il y a quand même deux choses qui m’ont dérangé dans ta modélisation (sous réserve que j’aie bien compris).
1. à cause de la représentation du potentiel de chaque individu par une quantité de liquide dans un tube, j’ai eu une impression de finalisme et pas de causalité. (Et je n’aime pas trop l’idée que tout est déjà écrit à l’avance)
2. je n’ai pas trouvé la modélisation de la dette et ça me paraît un manque dans le modèle.
p76 : Tu n’es pas marxiste et je crois même que tu n’as pas lu Marx. Tu réinventes des bouts de concepts que tu appelles différemment. (par exemple la reconstitution de la force de travail)
p91 : les PDG sont nommés par les actionnaires pour le bénéfice des actionnaires. Ils ne doivent pas être considérés comme des salariés. Et la pérennité de l’entreprise ne doit plus être considérée comme leur mission principale (ce qui n’était pas le cas dans le capitalisme régulé entre 1945 et 1980).
p94 : la cupidité, c’est le problème, certes, mais dans un environnement qui incité à la cupidité.
p134 : à propos de la régulation du capitalisme. Je ne crois pas que ce soit une question de morale, une lutte entre égoïsme et partage, mais seulement un choix rationnel pour ou contre la régulation qui, seule, permettra la survie du capitalisme. Tobin, l’inventeur de la taxe, n’avait rien d’un moraliste, c’était juste un économiste libéral qui ne voulait pas que le capitalisme se casse la gueule par ses excès.
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Chapitre 3, faut-il vivre dangereusement ?
p166 : il est proposé de diminuer les transports pour pouvoir augmenter la part de production d’énergie fossile afin de sortir du nucléaire. Je te laisse en débattre avec Jean-Pierre .
p188 : quid de la pyramide de Maslow
p188 : le malheur est plus pentu que le bonheur
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Chapitre 4, parlons du bien-être
p244 : le résumé est bien venu
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Chapitre 5, quelques jalons pour montrer le chemin
L’humanité en perte de contrôle
p249 : l’existentialisme à l’échelle de l’humanité ? Il me semble que tu affirmes que l’humanité dans sa globalité serait libre de son destin. Autant je comprends le concept sartrien pour un individu, autant ça me paraît compliqué et surtout inutile au niveau de toute l’humanité. Je pense pour ma part, que si l’humanité s’en sort, survit aux désastres écologiques et guerriers, ce sera par chance et par nécessité plus que par choix.
Donner naissance à un monde nouveau
p254 : « impossible n’est pas européen ». Oui mais surtout « possible n’est pas Union européenne ». Airbus serait impossible aujourd’hui avec les traités européens. (on en a parlé mercredi et nous sommes d’accord sur Airbus. Sur l’Union européenne, au vu des échanges avec Jean-Pierre Ronco, tu sembles très optimiste sur les possibilités de cette chose. Moi, je ne le suis pas du tout).
D’abord la démocratie
C’est ok bien qu’un peu trop général. Jean-Pierre a de la matière sur le sujet.
L’impôt équitable source de progrès
p292 : ok pour supprimer la TVA
p308 : Georges Marchais disait « au-dessus d’un million, je prends tout »
p311 : je ne crois pas qu’il y ait des effets de seuils avec les tranches de l’impôt sur le revenu. C’est la pente de la courbe qui a des cassures (donc la dérivée première qui a les seuils).
p313 : les cotisations sociales ? (je ne me rappelle plus ce que j’ai voulu noter )
p319 : dans l’idéal, la taxe Tobin ne rapporte pas grand chose puisqu’elle est censée décourager les échanges spéculatifs sur laquelle elle s’applique. Il ne faut surtout pas raisonner avec le montant global qu’elle pourrait rapporter si les transactions restaient les mêmes qu’avant son application.
Le commerce international en question
p337 : j’ai un point de désaccord fort avec toi à propos du protectionnisme. Tu l’écartes a priori sans expliquer pourquoi (j’imagine que ça a à voir avec les équivalences protectionnisme = nationalisme = guerre).
Pour moi, le protectionnisme économique (taxation du commerce international) est une mesure d’urgence absolue. Quand la maison brûle, on peut regarder ailleurs pour trouver les mesures que tu proposes, certes justes mais compliquées et sophistiquées, mais on peut aussi éteindre l’incendie tout de suite en élevant des barrières douanières, ce qui est très simple à faire et a un effet immédiat sur la réduction du commerce international, la relocalisation des productions et le réchauffement climatique. Je vois le protectionnisme économique comme le pompier de l’humanité. C’est, bien sûr, uniquement le commerce que je vise, pas les personnes. J’imaginerais bien un slogan comme « vivent le protectionnisme et l’internationalisme ». (c’est mieux que la mondialisation et le racisme ).
Organiser nos territoires pour mieux s’affranchir des moyens de transport
p364 : ok pour diminuer le transport travail – résidence par une nouvelle urbanisation. (c’est d’actualité, en plus).
Le temps retrouvé
p368 : Encore du Marx. Le patron n’achète pas du temps, il achète une production. Le salarié vend sa force de travail, pas son temps de travail.
Dans l’expression « le temps c’est de l’argent », il me semble que c’est plutôt l’usure qui est invoquée. S’il n’y avait pas de banquiers, de prêteurs et d’emprunteurs, le temps ne serait pas de l’argent.
La question des retraites
Un des problèmes des retraites est qui les gère ? Les fondateurs voulaient éviter que ce soit incorporé dans le budget de l’État, ce qui est proposé ici.
Jean-Yves,
Je te remercie de cette critique précise, utile et constructive. J’encourage tous les lecteurs à t’imiter.
Je répondrai dans quelques jours à celles de tes remarques qui semblent indiquer des problème d’interprétation de mes pensées…
Mais je fais d’ores et déjà amende honorable en affirmant que mon expression ou la manière de présenter mes analyses pouvait
parfois manquer de clarté.
A bientôt,
Bertrand